ALGER : Conférence internationale contre la guerre et l’exploitation

Bitin Caraibe - 8/12/2010
Image:ALGER : Conférence internationale contre la guerre et l'exploitation

Guerre ouverte à la guerre et à l’exploitation
Pour une "solidarité ouvrière internationale agissante"

Les travaux de la 8ème Conférence internationale ouverte contre la guerre et l’exploitation ont eu lieu, les 27, 28 et 29 novembre 2010, en Algérie, en présence de 400 participants, dont 230 étrangers venus d’une soixantaine de pays.

Cette conférence de trois jours organisée par l’Entente internationale des travailleurs, L’Union générale des travailleurs algériens (UGTA) et le Parti des travailleurs, dédiée au thème de la guerre et l’exploitation, a été animée par les représentants d’organisations politiques et syndicales venus des différents pays du monde, notamment africains, de l’Amérique du Sud, de l’Europe et de l’Asie.

Les travaux de la conférence se sont poursuivis en plénière et ont été sanctionnés par l’Appel d’Alger contre la guerre et l’exploitation.

A quelques jours de l’appel à mobilisation lancé au peuple et aux travailleurs guadeloupéens pour le 14 décembre, deux représentants du mouvement social et syndical de la colonie française, Raymond GAMA (Mouvman Nonm) et Charly LENDO (UGTG) sont revenu sur les luttes menées ces dernières années en Guadeloupe et dans la Caraïbe.

Présentation de L. Hanoune et D. Gluckstein

Lettre aux 463 premiers signataires de 54 pays qui ont lancé l’appel à la tenue de la Conférence mondiale ouverte contre la guerre et l’exploitation.

Mesdames, Messieurs,

Chers amis, chers camarades,

Voilà quatre mois, nous rendions publique la proposition de tenir, les 27, 28 et 29 novembre 2010, à Alger (Algérie), une Conférence mondiale « contre la guerre et l’exploitation ». Conférence à l’initiative conjointe du Parti des travailleurs d’Algérie, de l’Entente internationale des travailleurs et des peuples.

Une conférence qui, dès son origine, a bénéficié du soutien de la centrale syndicale algérienne UGTA représentée par son secrétaire général Abdelmajid Sidi Saïd. Une conférence pour laquelle s’étaient prononcés 463 militants ouvriers de toutes tendances de 54 pays.

D’ores et déjà, nous pouvons annoncer que des communications seront exposées, dans notre conférence, par des militants et responsables du mouvement ouvrier et démocratique.

D’Afghanistan : nous venons de recevoir ce témoignage de militants qui seront présents à Alger, car, confrontés chaque jour à la terreur et à l’occupation de leur pays par l’OTAN, ils tiennent tout particulièrement à établir la jonction avec les militants ouvriers des Etats-Unis et des pays membres de l’OTAN. Ainsi, écrivent-ils « Il est du devoir de tous ceux qui sont contre la guerre et qui veulent la paix dans le monde entier d’appeler les Etats-Unis et l’OTAN à mettre fin à la guerre et à annuler l’offensive majeure sur Kandahar et empêcher que se produise à Kandahar un drame humain comme celui de Marja. »

C’est non seulement en Afghanistan, mais en Irak, au Moyen-Orient, en Haïti, au Honduras, sur l’ensemble du continent africain, dans les Balkans, que sous l’égide du gouvernement américain et au compte du pillage des grandes compagnies multinationales, règne cette guerre permanente contre les travailleurs et les peuples.

De Grèce, nous recevons ce témoignage, au soir de la grève générale du 5 mai :

« La mobilisation qui a lieu en Grèce est aujourd’- hui la plus importante mobilisation ouvrière et populaire depuis trente-cinq ans, la plus importante depuis 1973 (1). Aujourd’hui, la grève générale a été massivement suivie dans tous les secteurs. Il y avait près de 400 000 manifestants à Athènes, avec l’afflux des travailleurs du secteur privé (y compris dans des secteurs où l’implantation syndicale est faible ou inexistante) se joignant aux fonctionnaires et aux jeunes.

C’était une véritable marée humaine, une masse avec une multitude de pancartes et de banderoles des syndicats, pas seulement celles des grandes confédérations. Ce qui ressort de la manifestation d’Athènes, c’est l’exigence d’en finir avec la dictature de l’Union européenne et du FMI. Bien sûr, les manifestants protestaient contre le plan gouvernemental, contre les mesures de ce plan.

Bien sûr, il y avait des mots d’ordre syndicaux concernant les salaires, les conventions collectives, les retraites, mais l’exigence générale qui surgissait de toute la manifestation, c’est à bas la dictature de l’Union européenne et du FMI ! La répression policière contre la foule massée devant le Parlement a été d’une brutalité inouïe. »

Nous ont également annoncé qu’ils présenteraient des contributions à la discussion :

 Des militants des Etats-Unis qui exposeront les enjeux pour le mouvement ouvrier de la « réforme de la santé » qui vient d’être adoptée dans leur pays.

 Des militants africains qui feront le bilan de 30 ans de plans d’ajustements structurels dans leurs pays.

 Des responsables d’organisations syndicales et populaires d’Haïti présenteront les enjeux de la lutte pour la reconquête de la souveraineté nationale, pour la reconstruction d’Haïti en relation avec les militants du mouvement ouvrier et démocratique des pays de la Caraïbe et du monde qui organisent le 1er juin 2010 une journée internationale de mobilisation pour la souveraineté d’Haïti.

 Des militants ouvriers des syndicats indépendants de Républiques de l’ancienne Union soviétique se sont proposé de rendre compte aux délégués du monde entier des conditions dans lesquelles, vingt ans après la chute de l’Union soviétique, les ouvriers des usines commencent à formuler le mot d’ordre de « renationalisation » de l’ensemble de ce qui a été privatisé et pillé depuis 1991.

 Des responsables de l’UGTA d’Algérie, dont son secrétaire général, exposeront les raisons qui amènent la centrale syndicale algérienne à accueillir cette conférence mondiale, dans la continuité des traditions d’hospitalité révolutionnaire et d’internationalisme de la Révolution algérienne.

Telles sont les premières communications que notre comité d’organisation a enregistrées. Elles ne sont bien entendu pas exclusives et le comité d’organisation aura pour tâche de vous soumettre, dans les semaines qui viennent, de nouvelles indications sur les propositions d’ordre du jour et d’organisation de cette conférence mondiale.

Au moment où nous vous écrivons ces lignes, les chiffres des dépenses mondiales d’armement de ces dernières années rendus publics donnent le tournis : pour la seule année 2008, les dépenses militaires mondiales se sont élevées à 1 464 milliards de dollars ce qui représente 2,4 % du produit intérieur brut mondial et environ 217 dollars par habitant. À eux seuls, les États-Unis comptent pour 41,5 % de ce total.

La coalition des syndicats ouvriers des Etats-Unis contre la guerre, US Labour Against the War (USLAW) donne, quant à elle, chaque jour, le montant des dépenses militaires américaines pour la guerre et l’occupation de l’Irak et de l’Afghanistan : plus de 719 milliards de dollars pour la guerre et l’occupation de l’Irak depuis sept ans, plus de 267,4 milliards de dollars pour la guerre et l’occupation de l’Afghanistan depuis neuf ans, soit plus de 986,5 milliards de dollars pour des opérations de guerre qui ont couté la vie à des centaines de milliers de citoyens irakiens et afghans, provoqué des destructions massives.

Et c’est au même moment que le Fonds monétaire international, cette institution haïe des peuples d’Afrique, d’Asie et d’Amérique, appelée à la rescousse par l’Union européenne, vient de mettre le pied sur le « vieux continent » européen... Fin avril, son “économiste en chef” déclarait la nécessité de « se concentrer sur l’ajustement budgétaire », exigeant immédiatement « d’augmenter l’âge de la retraite », et imposant - à la Grèce pour commencer - des plans qu’il qualifie lui-même de « douloureux ».

D’un coté, des milliers de milliards de dollars déversés dans l ’industrie d’armement, exigeant la « consommation » toujours plus grande d’armement, étendant la « guerre sans fin » annoncée en septembre 2001...

De l’autre, des plans d’ajustement, qui, sous toutes les latitudes, prétextent de la « crise économique », de « l’endettement » des Etats, pour piller et détruire les conquêtes sociales arrachées par des décennies de lutte de classe.

Avons-nous eu raison ou tort d’affirmer, convoquant la Conférence à Alger, que la lutte contre la guerre est indissociable de la lutte contre l’exploitation ?

Nous l’affirmons : rien, absolument rien, ne peut justifier les injonctions faites aux travailleurs du monde entier, selon lesquelles il faudrait « partager le fardeau » de la crise économique. Et donc rien ne peut justifier que les organisations ouvrières, que des générations de travailleurs ont construites et constituées pour défendre leurs intérêts propres, mettent le doigt dans l’engrenage des plans de remise en cause des conquêtes sociales et de la souveraineté nationale.

D’ores et déjà, nous vous informons que des centaines de militants syndicaux et politiques en Algérie signent avec enthousiasme l’appel à cette conférence. D’ores et déjà un comité d’organisation a été mis en place avec des représentants du Parti des travailleurs et de la centrale syndicale algérienne UGTA.

Nous sommes conscients de l’importance majeure que jouera cette conférence dans le combat plus que jamais d’actualité pour l’indépendance du mouvement ouvrier international et pour la démocratie qui se concentre dans notre mot d’ordre commun : « contre la guerre et l’exploitation ».

Recevez, chers amis et camarades, nos salutations les plus fraternelles.

(1) La révolte populaire qui mit fin au régime militaire pro-américain des colonels.

 Louisa Hanoune secrétaire générale du Parti des travailleurs d’Algérie

 Daniel Gluckstein coordinateur de l’Entente internationale des travailleurs et des peuples

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 8/12/2010

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