Etre Africain aux Antilles : de l’Afrique à la Guadeloupe

26/02/2013
Illustration: Etre Africain aux Antilles : de l'Afrique à la Guadeloupe
Etre Africain aux Antilles : de l’Afrique à la Guadeloupe
 26/02/2013

"Selon un rapport de l’INSEE, 680 Africains étaient installés en Guadeloupe en 2006, dont une forte proportion de natifs d’Afrique Noire. Regard sur ces Africains de Guadeloupe aujourd’hui" indique Montray Kreyol, reprenant un article de Katia Touré, journaliste française spécialiste de l’Afrique.

Sonder les liens entre Africains et Antillais

Née à Quimper de parents Guinéens, Katia Touré aura vécu dans sa jeunesse en Guadeloupe : arrivée en 1994, à l’âge de six ans, pour n’en repartir qu’en 2003, la journaliste d’origine africaine rapporte dans un billet publié sur Slate Afrique avoir été "stigmatisée au même titre que les Haïtiens ou les Dominicains" durant son enfance guadeloupéenne.

"Sale Africaine !", me lançaient mes camarades. "Il est où ton pays ?", me demandaient les surveillantes.

Négritude, créolité...

Pour "sonder les liens entre Africains et Antillais", Katia Touré est donc retournée en Guadeloupe où elle a rencontré des Africains et des Antillais avec qui elle a discuté "de ce que c’est d’être Africain aux Antilles".

Stigmatisation, injures, méconnaissance et mépris mais aussi quête originelle et attrait pour les cultures africaines (ses musiques, ses robes, tissus et tenues traditionnelles), Katia Touré livre dans cet article le compte rendu de ses discussion :

Lamine, natif de la Guinée-Conakry, arrivé en Guadeloupe en 1993 :

Pour tout dire, la Guadeloupe est le seul endroit où je me suis fait traiter de "sale Africain" malgré mes nombreuses années passées en Métropole. Là-bas, le racisme est latent mais ici, on te l’envoie en pleine figure : "Sale Africain, tu n’es pas chez toi ici !".

Fatou, Guinéenne, installée en Guadeloupe depuis dix ans :

Je n’ai aucun problème avec les Guadeloupéens. Ils adorent les Africains. Je ne me sens pas du tout dépaysée. Beaucoup viennent me parler de l’Afrique et on échange sur nos cultures respectives."

Alphonse Rancel et Roger Mancliêre, animateurs de Radyo Tanbou :

"Les Africains qui vivent en Guadeloupe sont invisibles aux yeux de la population locale", note-il. Alphonse renchérit : "80% des Guadeloupéens ne connaissent pas l’Africain qui travaille en Guadeloupe. Il ne le voit pas. Or, beaucoup il existe ici beaucoup d’associations de communautés béninoises ; camerounaises, sénégalaises, maliennes, guinéennes ou encore ivoiriennes. Ces Africains travaillent, pour la plupart, dans les domaines de la santé, de la justice ou alors dans entrepreneuriat. Mais pour le Guadeloupéen moyen, un Africain est forcément un marabout".

Lire cet article, De l’Afrique à la Guadeloupe : être Africain aux Antilles, sur www.slateafrique.com


Illustration : Défilé du carnaval de Saint-Louis de Marie-Galante, Jean Challier, 2013.