Non aux épandages - aériens ou terrestres - de produits « toxiques »

Bruno - 24/08/2012
Image:Non aux épandages - aériens ou terrestres - de produits « toxiques »

Pour une autre agriculture
Communiqué de l’Ordre des Médecins de Martinique

En Guadeloupe, comme dans de nombreux départements français, la mobilisation contre l’épandage aérien n’a pas faibli malgré la période estivale.

Mais au delà de ces initiatives contre l’épandage aérien, nombreux sont ceux qui rappellent qu’il faut se mobiliser contre tous les épandages de pesticides, qu’ils soient aériens ou terrestres.

C’est ce que nous rappelle l’Ordre des Médecins de Martinique qui réaffirme son avis défavorable concernant l’utilisation des produits phytosanitaires utilisés dans la traitement de la banane "que cet usage se fasse par voie terrestre ou aérienne".

En Guadeloupe la mobilisation contre l’épandage aérien n’a pas faibli, en dépit de la période estivale, avec plusieurs rassemblements initiés par le Collectif contre l’épandage aérien en Guadeloupe (distribution de tracts et sensibilisation de la population).

Prochaines actions en Guadeloupe :

• Samedi 25 août, sur les marchés de Basse-Terre (8h30) et Sainte-Rose (heure à préciser)

• Réunions du Collectif contre l’épandage aérien de Guadeloupe à La Casa del Tango, à Jarry (les lundis, à 19 heures).

Le 19 août, lors du forum [1] de rentrée qui s’est tenu sur la plage de Viard à Petit-Bourg (lire le communiqué en bas de page) le LKP a réaffirmé qu’il restera mobilisé tant que la santé des Guadeloupéens et des Martiniquais sera "sacrifiée sur l’autel du profit et de la logique coloniale en faveur d’une minorité de pwofitan".

En effet, en Martinique, le Préfet a également accordé ce 10 août "une dérogation à l’interdiction de traitement par voie aérienne des produits phytosanitaires".

Comme l’écrit dans un communiqué de presse le Préfet de la région Martinique "la gravité des maladies fongiques pour la culture du bananier et ses impacts potentiels économiques et sociaux sur les différentes filières bananes" prime sur la santé des populations et les dégâts environnementaux.

Ainsi, comme l’affirme le représentant de l’état, puisque "aucune alternative technique crédible ne permet aux producteurs de bananes de remplir leur obligation réglementaire de lutte contre la cercosporiose", il déroge par arrêté à cette interdiction du traitement aérien, pour une durée de 6 mois [comme en Guadeloupe] et pour 20 communes de la Martinique.

Alors que le Préfet appelle l’ensemble de la filière banane à "développer le plus rapidement possible une solution efficace et réaliste de traitement par voie terrestre", il n’est pas inutile de rappeler que le l’Ordre des Médecins de Martinique a, en invoquant le principe de précaution, donné un avis défavorable à l’utilisation des produits phytosanitaires utilisés dans la traitement de la banane "que cet usage se fasse par voie terrestre ou aérienne".

Ainsi, s’il est important de se mobiliser contre les dangers sanitaires et environnementaux liés à la méthode utilisée par voie dérogatoire dans ces deux départements dans la lutte contre les cercosporioses et autres maladies de la banane - l’épandage aérien - il convient également de s’interroger sur l’innocuité des produits utilisés, que ces traitements soient dispensés par voie aérienne comme par voie terrestre.

Alors que partout en France les initiatives pour dénoncer les dérogations accordées par les Préfets autorisant l’épandage aérien de biocides se multiplient (Ardennes, Ariège, Cher, Guadeloupe, Gard, Gers, Haute Garonne, Indre, Lot, Martinique, Nièvre…) élus, citoyens et associations demandent à l’Etat français, et au ministère de l’agriculture de cesser d’être complices de ses empoisonnements publics - humain, animal et environnemental - avec les autorisations d’épandages de pesticides aériens et terrestres.

Ainsi, depuis le 20 juillet 2012, la Préfecture des Landes a autorisé l’épandage aérien d’insecticides sur plusieurs champs de maïs. Réunies au sein du Collectif contre les épandages aériens de produits phytosanitaires des Landes, depuis le mois de juillet, cinq associations [2] de protection de l’environnement luttent contre la décision du Préfet des Landes d’autoriser des dérogations à l’épandage aérien d’insecticides, normalement interdit. Des initiatives similaires ont lieu dans le Gers [3], en Ariège [4], …

En Haute-Garonne, le préfet a également pris le 5 juillet dernier un arrêté dérogatoire autorisant l’épandage aérien de pesticides sur les cultures de maïs du département. Cet arrêté porte sur 8 000 hectares ! Il restera en vigueur jusqu’au 12 septembre autorisant des entreprises spécialisées à survoler les champs de maïs à une altitude d’une cinquantaine de mètres pour y épandre des produits comportant de la deltamétrine, de la cyperméthrine et du chlorantraniliprol.

Ainsi, au delà de ces initiatives contre l’épandage aérien, nombreux sont ceux qui rappellent qu’il faut se mobiliser contre tous les épandages de pesticides, qu’ils soient aériens ou terrestres.

Il convient de se mobiliser pour une agriculture responsable et respectueuse. Il convient de se mobiliser contre les épandages de pesticides aériens ET terrestres.


Le communiqué de l’Ordre des Médecins de Martinique

Le 22 août 2012, La Tribune des Antilles publie un communiqué (daté du 31 juillet) du Conseil départemental de la Martinique de l’Ordre National des Médecins. L’Ordre des médecins y "réaffirme son avis défavorable sur l’utilisation des produits prévus, que cet usage se fasse par voie terrestre ou aérienne, dès lors que leur innocuité n’a pas été prouvée".

Dans ce communiqué est rappelé que l’Ordre des médecins a, "parmi ses missions, celle de conseiller les pouvoir publics devant toute décision touchant à la santé publique." C’est d’ailleurs dans ce cadre que son avis a été sollicité par la collectivité régionale, à qui aura été remis un rapport.

L’Ordre des Médecins de Martinique rappelle dans ce communiqué que le principe de précaution est inscrit dans la constitution française depuis février 2005.

Ce principe est le suivant :

"Lorsque la réalisation d’un dommage, bien qu’incertaine en l’état des connaissances scientifiques, pourrait affecter de manière grave et irréversible l’environnement, les autorités publiques veilleront, par application du principe de précaution, et dans leurs domaines d’attribution, à la mise en oeuvre de procédures d’évaluation des risques et à l’adoption de mesures provisoires et proportionnées afin de parer à la réalisation du dommage."

"L’accord sur les mesures sanitaires et phytosanitaires (accord SPS) conclu dans le cadre de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) autorise un Etat membre à prendre des mesures à titre de précaution s’il considère qu’il n’existe pas de preuves scientifiques suffisantes permettant de prendre une décision définitive au sujet de l’innocuité d’un produit ou de la sécurité d’un procédé."

Par ailleurs, l’Ordre des Médecins, qui dans ce communiqué "réaffirme son avis défavorable sur l’utilisation des produits prévus, que cet usage se fasse par voie terrestre ou aérienne, dès lors que leur innocuité n’a pas été prouvée" indique motiver son avis sur :


 L’incertitude qui plane quant à l’innocuité des produits, les sources d’informations d’experts nationaux et internationaux étant divergentes,

 Les particularités régionales d’incidence forte de certains cancers, de maladies endocriniennes et de maladies neuro-dégénératives, rattachés pour la plupart à des modifications de l’environnement chimique et toxicologique,

 L’interdiction faite aux Etats-Unis d’utilisation de deux de ces produits difeconazole et propiconazole sur le sol américain,

 L’expérience de la molécule chlordécone des années 1970.


Communiqué du LKP

Communiqué du LKP à propos de l’autorisation de tuer accordée aux empoisonneurs en Guadeloupe et Martinique

Malgré tous les avis défavorables, malgré la mobilisation de plusieurs centaines de Guadeloupéens, malgré la prise de position des associations de défense de l’environnement notamment, c’est avec le plus grand mépris que le représentant de l’Etat colonial Français vient de décider de poursuivre l’empoisonnement des Guadeloupéens.

C’est une décision criminelle prise avec le silence complice la grande majorité des élus et parlementaires de Guadeloupe.

Le changement, c’est maintenant n’était donc qu’une mascarade. La consultation publique n’était qu’un leurre, une escroquerie. Là voilà, leur démocratie.

Encore une fois, la santé des Guadeloupéens est sacrifiée sur l’autel du profit et de la logique coloniale en faveur d’une minorité de pwofitan.

DORENAVANT LES TRAVAILLEURS ET LE PEUPLE DE GUADELOUPE ET MARTINIQUE SE TROUVENT EN LÉGITIME DÉFENSE ET SE DONNERONT LES MOYENS DE SE DÉFENDRE.

VENEZ EN DÉBATTRE ET ARRÊTER ANSANM ANSANM LES DISPOSITIONS CONCRETES ET ACTIONS A METTRE EN ŒUVRE POU ARETE YO.

RENDEZ-VOUS SUR LA PLAGE DE VIARD PETIT-BOURG

DIMANCHE 19 AOUT DES 9 HEURES

ADAN GRAN JOUNE BOKANTAJ LKP

GWADLOUPEYEN DOUBOUT - LA GWADLOUP SE TAN NOU !!!

NON AU MÉPRIS - NOU SÉ MOUN KON TOUT MOUN !!!

LKP, 14 août 2012
(Source : UGTG)


Non aux épandages aériens de pesticides

Campagne des Amis de la Terre contre l’épandage aérien des pesticide sur le maïs. (L’épandage aérien sur le maïs concerne plus 8000 hectares.)

"La Directive européenne du 21 octobre 2009 (n° 2009/128/CE), interdit totalement l’épandage de pesticides par voie aérienne (avion ou hélicoptère). Elle précise que ≪ la pulvérisation aérienne de pesticides est susceptible d’avoir des effets néfastes importants sur la santé humaine et l’environnement, à cause notamment de la dérive des produit pulvérisés ≫. La loi Grenelle 2 du 13 juillet 2010 (article 103) interdit la pulvérisation de pesticides par voie aérienne.

Cependant, sous la pression de certains lobbies, un arrêté du 31 mai 2011 (sous le ministère de Bruno Lemaire) a autorisé les préfets à accorder des dérogations. Une circulaire du ministère de l’agriculture du 5 mars 2012 a introduit de nombreuses exceptions à l’interdiction d’épandages aériens, ouvrant la porte à une pratique de dérogations organisées."

(...) >> Lire la suite sur le site des Amis de la Terre des Landes

[1Gran joune Bokantaj LKP

[2Les Amis de la Terre, Sepanso, Civam Bio, Attac Landes Côte Sud et Indecosa CGT

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