Motion DOM

16 février 2010 | webmestre

L'ampleur exceptionnelle du mouvement social dans les Antilles-Guyane a permis de faire céder le patronat local, le MEDEF et le gouvernement, sur de nombreuses revendications en matière de salaires et de coût de la vie qui prenaient en compte la situation économique, sociale, historique, géographique et culturelle de ces départements. Tout particulièrement cette crise a mis en évidence les problèmes spécifiques des DOM. La construction d'une large unité sur une plate-forme qui faisait écho aux difficultés et attentes de la population devait contribuer à créer les conditions d'un soutien et d'un engagement populaire sans précédent.

C'est bien la responsabilité des organisations syndicales de créer les conditions de l'unité au-delà de leur propre champ d'influence en ciblant des revendications essentielles et universelles : l'emploi, le pouvoir d'achat, le contrôle des prix et la résorption de la précarité d'autant plus que dans les DOM le taux de chômage, le développement de la précarité, la vie chère sont des facteurs de détresse sociale. Cette situation sociale et économique est aggravée par la crise financière et par toutes les dérives d'un système capitaliste et libéral renforcé par une position historique coloniale faite de monopoles, de rentes et d'abus de positions dominantes. À cela s'ajoute l'attitude scandaleuse de collectivités locales de certains DOM qui abandonnent le service public à lui-même et à une pénurie grave de moyens.
Cette mobilisation et les résultats obtenus interrogent le mouvement syndical par leur caractère exemplaire. Au-delà des acquis immédiats, il convient d'être attentif sur l'application concrète des accords signés d'autant que certaines collectivités locales sont en retrait total par rapport à leurs engagements premiers.
En effet, de graves difficultés persistent dans les DOM dans tous les secteurs de la vie économique, sociale et culturelle. Les prix n'ont pas vraiment baissé.

Dans l'éducation nationale, les retards en terme de réussite scolaire et universitaire, d'accès aux diplômes et aux qualifications sont importants et le nombre de sorties du système scolaire sans qualifications oscille entre 300 et 1000 élèves par département. Le développement économique de ces territoires, leur intégration dans leur environnement géographique, l'accès de tous à une qualification reconnue exigent une élévation du niveau de qualifications à partir du niveau IV qui ne peut se réaliser que par un investissement exceptionnel de l'État et des collectivités locales. Nous demandons : la scolarisation de tous les enfants à partir de deux ans, un taux d'encadrement enseignants/élèves prenant réellement en compte les difficultés spécifiques à chacun des DOM, le développement des RASED, le développement des voies technologiques et professionnelles ainsi que le post-bac des lycées (BTS, CPGE…), une offre de formations intégrant la pluri culturalité ou la diglossie des élèves, la création de postes pour répondre aux besoins, un plan d'urgence sur le bâti scolaire et universitaire…
Le nécessaire accès d'un plus grand nombre d'étudiants des DOM aux emplois de cadre A de la fonction publique par les concours suppose une volonté de tous d'améliorer la préparation à ces concours, en particulier à l'Université. Il est indispensable de garantir le même niveau de qualification et de recrutement sur l'ensemble du territoire grâce aux concours nationaux et de rejeter les recrutements par concours spécifiques locaux qui créent des disparités entre les fonctionnaires. Cela rend plus nécessaire encore dans les DOM la mise en place de pré recrutements permettant l'accès à un plus grand nombre d'étudiants aux études longues.
La précarité a pris dans les fonctions publiques de ces territoires une importance considérable que la FSU ne peut accepter. Elle rend encore plus urgent dans ces territoires un vaste plan de titularisation, comme nous le demandons sur l'ensemble du territoire national. Il faut mettre un terme à la multiplication de l'emploi jetable et créer des postes qui répondent aux besoins spécifiques de ces territoires, en tenant compte des contraintes géographiques et historiques, c'est-à-dire en assumant la part de responsabilité de la France et de certaines collectivités locales dans la situation sociale actuelle.

Le gouvernement a lancé une vaste offensive de remise en cause des indemnités spécifiques versées dans les DOM. Compte tenu des difficultés particulières d'exercice dans ces territoires (prise en compte de l'éloignement, des contraintes géographiques et du coût de la vie), la FSU est fermement opposée à toute remise en cause, même partielle, des sur-rémunérations qui existent aujourd'hui en Outre-mer. De même, la FSU s'opposera à toute suppression de la bonification pour services hors d'Europe dans le calcul des annuités pour la retraite car elle permet de pallier en partie la perte de la sur-rémunération pour vie chère au moment du départ à la retraite.
Pour les mêmes raisons, la FSU demande le maintien de l'indemnité temporaire de retraite (ITR) dans tous les territoires bénéficiaires et son extension à tout l'Outre-mer.

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