Le SNES a une autre conception de la Nation !

18 novembre 2009 | webmestre

Dans un climat de chasse aux sans-papiers aveugle où le seul critère est le chiffre sans tenir compte de la situation, le gouvernement de la République renvoie sans vergogne, des personnes vers des pays en guerre (Afghanistan...), ou vers des destinations où il n'ont plus aucune attache. La loi de 1938 condamnant l'aide au séjour des sans papiers a été réactivée & aggravée. Rappelons que cette loi avait été votée dans l'urgence pour pourchasser les républicains espagnols fuyant la guerre civile & les italiens fuyant le fascisme.

Elle sera aussi utilisée durant la deuxième guerre mondiale contre ceux qui abritent les juifs... Tombée en désuétude en 1945, elle est réactivée par les lois Pasqua de 1993 puis Sarkozy à partir de 2003.
Dans ce contexte, le ministre de l'identité nationale, prétend lancer un grand débat national sur l'identité nationale, prenant comme exemple le port de la burqa. Le SNES tient à affirmer ses idées sur le sujet. Lancer un débat sur un thème en pointant du doigt une frange infime d'une communauté religieuse relève déjà de la discrimination par le gouvernement. Pourquoi ne se pose t-on pas la question de la présence des sœurs catholiques dans nos rues ? La France est un État laïque, il doit le rester. Il n'a pas à s'immiscer dans aucune religion.
Si l'argent dépensé dans la chasse aux migrants & les reconduites sur les territoires d'origine était utilisé pour un accueil de qualité au niveau local, avec des aides au monde associatif, voire une prise en charge par l'État, au-delà du simple rappel de leurs devoirs, les dérives intégristes qui peuvent émerger ici ou là péricliteraient d'elle-même. La recherche d'une identité ne se poserait plus, puisque la nation y répondrait !
Pour le SNES, la responsabilité de l'État est de créer des citoyens qui s'identifient dans une Nation fraternelle, tolérante & solidaire. En cela, ils ne font que rappeler le préambule de la Constitution de la IVème République, qui est repris intégralement dans celui de la Vème République. L'État est sensé y garantir à tous au logement décent, un droit au travail... Il ne fait rien de tout cela, & la situation s'aggrave d'année en année, avec le désengagement de l'État dans le domaine social & de l'Éducation.
Plutôt que de véhiculer une image de la Nation qui n'a jamais existé ailleurs que dans la pensée d'extrême droite (peur de l'étranger, théorie du choc des civilisations de Huntington, chant de la Marseillaise la main sur le cœur), le SNES préconise une définition de la Nation qui renvoie à des valeurs partagée par tous. Pour cela, il faut donner une priorité à l'éducation, qui ne se contente pas d'un socle commun rabougri à des repères historiques douteux (baptême de Clovis en 496...), mais offre une culture commune ouverte sur le monde, solidaire avec l'ensemble des populations.
Lancer un débat identitaire, c'est faire l'impasse sur des milliers d'années de métissages, de migrations, de syncrétismes culturels, qui constituent la richesse de la France contemporaine. À l'heure où nos passeports sont frappés d'une nouvelle citoyenneté européenne qui impose de s'ouvrir toujours plus, seule une formation initiale de qualité est à même de répondre à l'attente de tous, à former des citoyens qui se reconnaissent dans une nation multiculturelle & solidaire & s'intègrent dans une République, démocratique, laïque & sociale.

Guillaume Marsault, co-secrétaire académique du SNES

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