Défaillance des services de l'Etat en Guadeloupe : une enquête s'impose (...)

5 janvier 2011 | LIDEJIS

L'autorité préfectorale est, de par nature, coupée des réalités du pays.

Des gens - dont la probité n'est nullement, ici et maintenant, en cause - qui débarquent dans un pays dont ils ne connaissent presque rien pour y rester - au mieux - quelques ans, sans jamais s'immerger dans la culture locale (y compris dans son rapport à et sa connaissance des conditions climatiques), sans ne presque jamais tisser de liens avec d'autres personnes que d'autres hauts fonctionnaires envoyés depuis Paris ou quelques grands décideurs locaux coupés de la réalité populaire, ces gens-là ne peuvent pas prendre les décisions adaptées aux réalités géographiques et climatiques du pays en temps et en heure.

Dès 5 heures du matin le mardi 4 janvier 2011, même pour ceux d'entre nous qui ne vivent pas aux Abymes, à Morne-à-l'Eau ou à Pointe-à-Pitre, il paraissait évident qu'il n'était pas bon de se risquer dehors. Certains, bien que la vigilance n'ait été placée qu'au niveau  jaune, ont  - parfois au simple au son d'une pluie torrentielle sur la tôle de leur case - décidé de ne pas emmener leurs enfants à l'école et d'adopter, d'eux-mêmes, les recommandations applicables en cas de vigilance orange.

Il aura fallu 24 heures, 4 morts et 1 disparu aux services de l'Etat - en charge de la sécurité civile - pour décider du même niveau de vigilance, une fois le plus gros des précipitations déjà passé.

C'est une erreur et c'est - semble-t-il - une faute.

Il importe donc, par respect pour les victimes de cette inondation, afin d'en tirer les leçons et de prendre les mesures nécessaires pour le prochain événement climatique du même ordre qui ne manquera pas de se reproduire, qu'une enquête soit menée sur la défaillance des services de l'Etat, le mardi 4 janvier 2011.

Une commission d'enquête paritaire - composée de fonctionnaires de l'Etat, d'élus du Conseil régional, d'élus du Conseil général, de conseillers municipaux des communes des Abymes, de Morne-à-l'Eau et de Pointe-à-Pitre ainsi que de simples citoyens guadeloupéens - doit travailler à établir la chaîne des responsabilités, les raisons de cette défaillance et, enfin, à identifier, à la fois, les actions d'aménagement urbain et routier à mettre en place et les moyens d'améliorer le plan de vigilance climatique et son seuil de déclenchement.

Les citoyens ont droit à la sûreté. Ils ont également le droit, lorsque leur sûreté n'est pas ou plus assurée, d'en connaître les motifs et d'en identifier les responsables.

Exigeons la mise en place d'une commission d'enquête et sur les circonstances des inondations du mardi 4 janvier 2011.

Vérité épi jistis nou ka mandé !

Bastè, mèkrédi 5 janvyé 2011.

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