Guadeloupe : Certains se croient-ils dans une république bananière ?

Bruno - 11/07/2013
Image:Guadeloupe : Certains se croient-ils dans une république bananière ?

Communiqué du Collectif Vigilance Citoyenne
"aucun souci de la santé des travailleurs ni de celle de la population"

"La santé des Guadeloupéens est un bien supérieur aux intérêts économiques d’un groupe social particulier."

Le Collectif Vigilance Citoyenne tient à exprimer sa consternation et sa condamnation vis-à-vis des propos tenus par certains planteurs de banane dans les médias.

En effet, au journal télévisé, un journaliste laissait entendre que certains planteurs annonçaient qu’ils étaient prêts à entrer dans l’illégalité.

Ce mardi 9 juillet, sur les ondes de RCI, l’un des plus grands planteurs de banane de Guadeloupe, M. Damba, déclarait nous citons : « Le tribunal administratif a signé l’arrêt de la production bananière » et il ajoutait : « Nous ne renouvellerons plus les contrats CDD ».

Ces accusations dirigées contre le Tribunal administratif sont tout à fait inadmissibles. L’an dernier, après la première interdiction de l’épandage par ce tribunal, un ministre, Victorin Lurel, déclarait que le tribunal avait commis « une erreur de droit ».

Aujourd’hui, les planteurs accusent le Tribunal administratif d’être à l’origine d’un arrêt de la production bananière donc du chômage qui peut s’en suivre. Cela est inacceptable dans une démocratie qui se veut républicaine. Doit-on rappeler que la république est un régime politique qui vise le bien commun ?

Que dans un Etat de droit, les juges sont là pour dire le droit et imposer une limite aux actions de l’Etat quand cela est nécessaire ? Certains se croient-ils dans une république bananière ?

De même, se venger en prenant en otage les ouvriers de la banane est tout autant inadmissible. Le représentant de la CGT, M. Nomertin, a eu raison de déclarer sur les ondes que les planteurs ont reçu des subventions importantes, que personne ne peut contrôler réellement leurs pratiques d’embauche, souvent illégales ou clandestines et que certains de ces planteurs (pas tous, il faut le supposer) n’ont aucun souci de la santé des travailleurs ni de celle de la population.

Nous précisons une nouvelle fois que la lutte que nous menons, avec d’autres associations, depuis plus d’un an n’a eu pour finalité que l’intérêt public. La santé des Guadeloupéens est un bien supérieur aux intérêts économiques d’un groupe social particulier.

Il appartenait à l’Etat et à nos représentants politiques de prendre en compte cet intérêt général et d’assumer positivement toutes les conséquences en prenant des mesures pertinentes au plan économique et social.

Les planteurs, même avec le soutien de l’Etat, ont perdu au plan moral et au plan juridique.

La décision du Tribunal est collégiale, réfléchie, elle est juste en mettant en avant le principe de précaution. Que les planteurs de banane le reconnaissent et qu’ils développent maintenant des pratiques culturales ne mettant en danger la santé de notre population.

Dans tous les cas, qu’ils sachent que notre Collectif ne baissera pas les bras ni ne se laissera intimider par de telles menaces ou de telles déclarations.

Nous apportons notre soutien résolu aux ouvriers de la banane.

Nous soutenons aussi tous ceux qui, parmi les agriculteurs, oeuvrent pour une autre agriculture, plus soucieuse de l’intérêt général.

Nous demandons aux services de l’Etat qu’un contrôle rigoureux soit fait quant à l’usage de pesticides que pourraient faire les planteurs dans les champs de banane.

Que chacun prenne donc ses responsabilités.

Le Collectif Vigilance Citoyenne


Le Collectif Vigilance Citoyenne se réunit ce soir jeudi 11 juillet 19 heures à la Casa del tango pour faire le bilan de l’action et le point sur la situation. Toutes les associations et tous ceux qui ont participé à cette lutte sont invités.

Une information

Une association française, Générations Futures, a testé de larges échantillons de fraises...

 92 % contenaient un ou plusieurs résidus chimiques. (37 molécules différentes).
 71 % contenaient des perturbateurs endocriniens. (8 molécules différentes)
 18 % contenaient des pesticides interdits en Europe. (2 molécules différentes)
 11,53% contenaient des substances actives autorisées en France mais pas sur les fraises.
 7.69% des échantillons contenaient de l’endosulfan, un insecticide organochloré interdit en Europe depuis 2005 et inscrit sur la liste des Polluants Organiques Persistants devant être éliminés au niveau mondial dans le cadre de la convention de Stockholm. Ce produit a des caractéristiques très proches du Képone (Chlordécone).

A lire ici (Générations Futures)

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